Huitième mois de pandémie, et nous butons encore sur une impasse. Presque partout ailleurs, le corona frappe sans fléchir, « sans distinguer », mais des issues apparaissent, des sorties se précisent, des conclusions sont tirées. Ici, on hésite, on s’embrouille, on change d’avis. Pas vraiment de solutions en vue.
Rappelons.
De mars à avril, un pays entier avait été mis « en quarantaine ». Heureux procédé : peu de victimes , peu de contagion. Mais croissance à moins 21 ,un coup de semonce pour l’économie.
Un coup tel que le très « provisoire » gouvernement Fakhfakh se décida pour l’ouverture totale des frontières et le déconfinement complet.
Résultat : un été festif pour les Tunisiens, plages, mariages, spectacles et rassemblements, mais une seconde vague, féroce, aussitôt.
Un automne et un début d’hiver difficiles s’annonçent depuis.
Incertains, surtout. Truffés d’aléas. De temps et d’occasions perdus.
L’incertitude est dans les approximations du gouvernement Mechichi. D’abord affirmatif, sûr de lui, excluant « à jamais » le retour à un confinement intégral. Puis, au fur et à mesure des chiffres en hausse, devenu moins tranchant, brusquement ouvert aux formules mitigées.
L’incertitude réside, aussi, dans les contradictions fréquentes avec le milieu scientifique et dans la communication. La majorité du corps médical ne l’exprime peut-être pas toujours, ni assez, mais elle défend les valeurs de santé davantage ,bien davantage, que celles de l’économie.
Les ratages médiatiques, nombreux, les décisions aléatoires, les « guerres inutiles, futiles » entre clans et institutions, détournent, bien sûr, de l’essentiel, qui est de faire face à une grave crise sanitaire et économique. Dilapident énergies et temps précieux. Entament la confiance, déjà fragile, des citoyens. En un mot, mènent droit à l’impasse.
Bientôt une année que nous côtoyons le corona, que nous essayons de mieux le découvrir, de mieux le comprendre, il est bien dommage que nous en soyons encore à faire fausse route. Comme à nous interdire, nous-mêmes, l’accès aux solutions.